Les trois grandes armures ōyoroi

Connaissez-vous les trois grandes armures ōyoroi ? Ce sontt les trois ôyoroi ayant subsisté au Japon et classé du fait de leur importance historique, ainsi qu’esthétiques. On y trouve donc le « Aka ito odoshi ôyoroi », le « Kozakuragawa odoshi ôyoroi » et le « Kon ito odoshi ôyoroi ».

Le ôyoroi est un type d’armure qui apparait au cours de la période Heian (IXe – XIIe siècle), qui va persister pendant longtemps pour les guerriers montés essentiellement. L’armure est presque toujours faite de plaquettes (kozane) superposées (près de 1500) dont les couleurs sont donnés par le laçage (en cuir ou en soie) apparent. Un cuir décoré sur le plastron permet d’éviter à la corde de l’arc d’accrocher à ces plaquettes.

Le terme des « trois grandes armures » leur fut donné en 1928 par un spécialiste des armures, Hachirô Yamagami, car elles étaient les plus belles représentantes encore conservées de la période de guerre entre les Taira et les Minamoto, fin XIIe siècle, et parmi les plus anciennes hors fouilles archéologiques.

Le « Aka ito odoshi ôyoroi » (« ôyoroi aux attaches de cordes rouge ») est conservé au sanctuaire Musashi Mitake, depuis qu’il y aurait été offert par le célèbre Hayakeyama Shigetada, qui commença du côté Taira, pour finir du côté Minamoto. Elle pèse 26kg, donc assez lourde pour le Japon (normalement plutôt autour de 20kg).

Le « Kozakuragawa odoshi ôyoroi » (« ôyoroi aux attaches en cuir ornées de sakura ») conservé au sanctuaire Itsukushima, sur l’île de Miyajima, serait l’une des plus anciennes armures conservées par ce dernier. Il s’agirait de l’armure de Minamoto no Tametomo.

Ses particularités : des plaquettes de fer de plus grandes dimensions (7cm de haut pour 5cm de large) que la moyenne (type ôarame), et les plus larges de toutes les autres armures conservées de nos jours ! Autre chose, la partie sommitale du casque est composée d’une plaque en demi-sphère, assez rare!

Le « Kon ito odoshi ôyoroi » (« ôyoroi aux attaches de cordes bleu marine ») est conservé au sanctuaire Ôyamadzumi, dans l’île d’Ômishima. Elle aurait appartenue à Kôno Michinobu, qui occupa un rang élevé dans le clan Minamoto. Nombre d’attaches furent refaites en 1905, mais les plaquettes de fer sont d’origine et assez épaisses, témoignant de la volonté de se protéger des combats de flèches de l’époque.

Pour rappel, le combat « classique », à l’époque, se fait alors idéalement et majoritairement en un contre un, rappelant un peu les duels dans les premiers combats aériens de la première guerre mondiale. Pas de tenue camouflée, on déclame son nom avant de faire élancer son cheval vers l’ennemi, l’arme principal est l’arc, le tir se faisant vers l’avant.

Le tir de côté façon yabusame est donc différent de celui pratiqué à la guerre. de face, il est possible d’ajuster plus facilement, la cible se rapprochant. De côté, le temps très rapide de passage des deux chevaux au galop ne laisse qu’une infime fenêtre de tir.

De plus, il fallait maintenir l’ennemi sur sa gauche, le côté droit du cavalier constituant un angle mort complet. Le combat théorique était donc une série de chevauchée créant une sorte d’ellipse entre les deux adversaires, avec des tirs en moyenne à 20m de distance.

Ce n’est cependant que de la théorie. Les tirs de précision longue distance, cheval arrêté, et éventuellement casque enlevé pour faciliter le bandage de l’arc existaient. D’autre part, il n’était pas rare d’abattre le cheval adverse pour faire tomber son ennemi et le finir après.

Les combats eux-mêmes étaient beaucoup plus fouillis que la théorie. Ici par exemple, vous êtes le personnage au carré rouge ; vous avez des alliés à droite pousuivant des ennemis ; un ennemi en face de vous ; par derrière, des alliés qui reviennent, poursuivis par des ennemis…

De même l’ellipse était souvent brisé, l’un cherchant à passer dans l’angle mort de l’autre, comme dans ce combat où le guerrier adverse (bleu) au lieu de passer tout droit, passa juste devant le cheval, nécessitant au tireur orange de faire volte face pour reprendre l’adversaire à sa gauche.

A noter que, D’APRES LE TEXTE (exagération possible, tout ça, tout ça…), le tir fut effectué à près de 60m de distance, avec une flèche demi-lune très large (18cm), qui entailla les tendons du guerrier adverse et se ficha dans le cheval.

Ces trois armures figuraient déjà dans des ouvrages assez anciens, témoignant de l’intérêt des élites pour elles, pour leur esthétique comme leur potentielle témoignage historique. Elles étaient ainsi très renommées et furent donc ainsi classées comme trésors nationaux du Japon et sont beaucoup reproduites et copiées!

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer